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vendredi 16 décembre 2016

Lyon 5

Cela revient jamais indemne jamais même, ainsi le soir ainsi chaque nuit à force de fixer les mots je suis assise à cette place et m’y enfonce sauf peut-être moi-même et ce qui existe, derrière, un mot, au-delà de lui mais cela revient l’exacte réalité, le poids de choses réelles. Hors de la clarté, entre deux pierres immobiles la distance qui se crée s’étire s’allonge sans qu’un ne bouge. Reliés par la distance et le péril que l’un se noie ainsi chaque jour en pleine lumière hors la clarté toujours intact et profilé le péril d’un oiseau broyé par ces infinis de distance qui s’allongent silence entre les pierres immobiles je vois sans varier je vois la vie quitter les abords des pierres se réfugie éparse dans les distances quitte l’entour des pierres tournent sans arrêt aveugles comme toute chose en moi tâtant la terre le temps les tempes battues et ce n’est pas encore la mer / ainsi cela revient jamais même mais prostré debout à genoux le corps sans lieu se noie dans les vagues distances dont je rêve invente la forme et qui vont ainsi s’éloignant en allées / la nuit l’ombre plus que la nuit éveille cela comme si quelqu’un ici savait la mer son poids sa masse son lieu le temps d’où elle naît sans cesser de venir d’aviver de verser un peu d’ombre à chaque venue sous elle sous le sable sous le corps ventre émergé par quel hasard / cela revient ainsi envahir l’un solitaire orphelin pris dans la distance isolé sur sa pierre éloigné sans qu’un ne bouge ne tressaille. Entre eux la distance a grandi sans repos n’en finit pas l’écart entre les planètes immobiles rondes jusqu’alors, informes étoiles éparses au centre périphérie du vide, le péril de se tenir debout sur des ballons roulent sur eux-mêmes notre vie immobile sur elle-même quand la distance agrandie se fait vaste s’étire le mouvement écartelé entre deux pierres immobiles quelque part égarées là nulle part où se rejoindre à la courbe du néant nous éloigne sans même que nos astres dévient d’eux-mêmes de leurs lieux leurs poussières nos pieds creusés de terre pris creux prisé par cela au grand jour enfoui comme la mer dans la nuit enfuie, seul son grondement sa menace jamais enfouie et cela pour toujours se retrouver au seuil du silence perte de vie d’une absence de jours et cela comment vivre sous l’absence des vagues

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