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mercredi 21 janvier 2015

cloclo

Le mépris de la moue de la bouche se déversant sur Cloclo et par ricochet en cascade sur moi hypnotisée par Cloclo me noyant jusqu'à m'aspirer par le trou des cabinets dans les bruits de chasse d'eau et par-dessus tout les images suggérées par les lieux, le champ lexical – apprendrais-je plus tard et donc les connotations du mot et des bruits, chasse d'eau..., donc le mépris de la moue de la bouche tombant sur ma tête – par l'ouverture qu'adulte je saurais nommer chinoise, l'ouverture du ciel, l'accès sacré par là où le shen, signent-ils se déverse – et puis le mou du crâne l'œsophage le parcours obligé des nourritures ou de l'énergie mystérieuse ou du sang ou du mépris sans couleur dans un corps jusqu'à l'anus ou le point entre le coccyx et le périnée ou les pores de la peau les plantes des pieds enfin le mépris de la moue de la bouche exactement comme le guano des mouettes et des goélands lâché du ciel -immaculé bleu chrétien- sur les roches de la plage et de la mer –

cela parce que j'adorais danser déhanchée sous l'image virevoltante de Claude François et des Clodettes déshabillées presque, à paillettes, stupides, girondes, moulées, en short, mécaniquement sexuelles et lui, homme saccadé bondissant, not fluent, martelant le sol frappant du pied homme ressort –c'était la violence aussi qui me happait ? Ou la joie vulgaire ?

Je me cachais. A dix ans, pour danser. Cloclo, non.

Regardant Cloco à la télévision, portes fermées, vrillée à la crainte de surprendre la porte du salon s'ouvrir sur des visages à la moue de mépris, des figures de déception – à ce moment-là s'est cristallisée la pierre noire et charbonneuse de mon ventre et de mon âme et ce fut l'abandon dans le trou des cabinets emportés avec l'innocence, de la joie, de la stupidité de la joie, de la légèreté, du scandale de l'insouciance et de la légèreté – et dans le même temps, par l'évacuation grotesque, je perdis ma virginité sur un tapis de salon, sans nul outil sexuel, transpercée par des yeux et se dégonfla ma confiance en Eux, en leur capacité de m'élever puisque graves et concernés, engagés, ils ne savaient que laisser tomber le mépris de la moue de la bouche, et déconsidérant Cloclo, me jeter appât vivant au milieu de Cloclo et de ses Clodettes dans la fosse où barboter. Mais dépucelée de cette façon intellectuelle et morbide, le caillou noir et charbonneux je l'ai gardé au ventre mais aussi dans mon poing et devenu ma pupille, le caillou noir les regarde du fond de son marécage comme un albatros là-haut vole et superbe nous toise.

Cloclo, ce qui brille, vibrillonne, se lamente, bondit, se réjouit, Cloclo, la boule à facettes, le rebondi des paroles et des fesses, c'est ce qu'il me faut fuir si je veux appartenir à ce clan grave, dont l'humour est intelligent, l'intelligence désincarnée, l'encombrant corps encombré, sous le sable suffoquant, au-dessous du genou, dénué de fard à paupières, de gaieté, balancées par-dessus les talus la gaieté, la frivolité plus exactement, la danse en réalité.

Danser ! L'envergure du corps, ses performances, sa joie débridée, danser ! Ouvrir la porte à la licence jouissance aux caresses, velours, oubli des causes et des peuples. Cloclo c'est l'épouvantail clinquant de l'égoïsme, ça qui fait fuir les corbeaux freux aux plumes noires si grises ; les piaillements de ces porteurs de pensées froides et moralisatrices me piquent les oreilles et me pincent les joues.

Quand danser je voulais juste ...

2013 ??? 2014

2 commentaires:

  1. merci ! moi aussi je l'aime bien, même à le relire
    en revanche ma page est polluée de pubs à la con, j'espère que ce n'est pas memestra pour les lecteurs et lectrices

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  2. Je t'ai déjà dit que j'aimais beaucoup ce texte là ? Non ? Ben j'aime beaucoup ce texte là !

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